Ayant découvert ces lieux troglodytiques il y a près de dix ans, j'ai tout de suite été fasciné par leur richesse, leur variété, leur diversité, leur nombre, leur histoire, la matérialité de la roche, l'ambiance qui s'en dégageait. Le potentiel de ces lieux sur un plan architectural et paradoxalement leur état d'abandon généralisé m'ont frappé.
Tout de suite, je les ai pris en photo ; à l'époque, c'était seulement de la "photo souvenir", dont le seul but était de garder une trace des lieux visités et explorés.

Un an après, avec le désir de faire partager mes découvertes et avec la volonté de montrer ces lieux oubliés au public, afin de faire prendre conscience de ce patrimoine, des richesses de ces lieux, de leur diversité, de leur nombre, mais aussi de leur état d'abandon, dans le but d'essayer de combler leur méconnaissance, d'inciter à les protéger, d'inciter à exploiter leur potentiel, j'ai créé un site web (www.troglos.com, nom actuel, ayant eu un nom différent à ses débuts), ce qui me semblait le plus judicieux comme support : facile à mettre en place à mon échelle, permettait de diffuser le plus largement possible, permettait de le faire évoluer en ajoutant les choses au fur et à mesure de mes découvertes et de mes recherches.

Progressivement, outre le fait de m'attacher à l'histoire de ces lieux, je me suis mis à essayer de mieux réfléchir mes prises de vues, expérimenter, toujours avec un même souci, un même but : comment montrer ces lieux, comment retranscrire les volumes, la matérialité de la roche sur la photo, comment faire entrer ce que l'on voit, ce qu'on le ressent dans une boite, afin de transmettre les caractéristiques, le potentiel de chaque lieu, à des personnes qui n'iront jamais dans ces lieux.

Cela s'est fait d'abord par des choses générales dans la photographie (cadrage,...) puis par la résolution des "problèmes" spécifiques à ces lieux, comme par exemple, l'éclairage en carrière (dans ces lieux, l'obscurité est totale) avec peu de moyens (matériel à ma disposition et peu encombrant : bougies, lampes à leds, puis flash mobile), ou la gestion des forts contre-jours à l'entrée de celles-ci ou dans les habitats troglodytiques (fenêtres).

Progressivement, à force de tests et d'expérimentations, de volonté et de persévérance je me suis amélioré. Petit à petit la photo en carrière a évolué vers une réelle mise en valeur des lieux, un véritable travail d'éclairagiste. La réalisation de panoramiques en milieu souterrain ont permis de saisir certains lieux qui méritaient d'être vu sous un angle plus large, comme de véritables paysages souterrains. En outre, la bonne connaissance du milieu permet de révéler les éléments importants qui pourraient paraître anodins au néophyte (inscriptions multiséculaire, dispositifs techniques,...).
Par ailleurs, la photo souterraine m'a aussi permis de plus réfléchir la prise de vue plus conventionnelle (paysage, architecture).

A ce jour, ce sont des dizaines de milliers de clichés qui ont été pris en milieu troglodytique. Ce travail a permis de constituer une base de données importante, puisqu'elle contient plus de 40.000 clichés !

Je mène par ailleurs un important travail de recherches sur ces lieux, principalement en Touraine, en Anjou et dans le Vendômois (consultable sur mon site www.troglos.com).
Je possède également mon agence d'architecture intérieure et de conception architecturale Oxygène, basée à Blois (www.oxygene.me)

Nicolas Viault.
Autoportrait en carrière.
"La photo est uniquement pour moi un moyen de retranscrire et de partager les lieux. Elles ont pour but de retranscrire les lieux, mettre en valeur des éléments."